Atelier d’Écriture

Quel doux leurre de marcher en ville, jeune et blanc. Pas de préoccupation, d’interrogation sur ce que connaissent les habitants de ces zones tranchées en quartiers populaires.

Dans ces plaies s’infiltre la douleur, il n’y a pas de cris, ou peut-être n’ai-je pas appris à les entendre.

Le racisme creuse les ravines qui séparent le corps de la ville. Oh, on tente bien de les cicatriser ; la police comme réponse immunitaire vient cautériser ces blessures et pose des pansements sans douceur, matraques, interpellations et garde-à-vue, mépris.

Quel doux leurre d’être si sainement épargné.
Cyprien.

 « L’injustice pour moi, c’est… »
Ne pas respecter notre humanité, notre dignité, notre droit à l’égalité, à la fraternité, ni même à la santé. Même l’environnement n’est pas pris au sérieux. Quand on est pauvre, on est abandonné, et c’est surtout les problèmes de logement qui sont difficiles. Ras-le-bol de cette société, il faut vraiment que ça change.
Fatiha

« L’école est mon passeport… »
Oui, ça devrait l’être, passeport pour la socialisation, l’apprentissage de la vie ! Hélas, seulement des apprentissages académiques afin que l’on puisse dire « VIVE CHARLEMAGNE ».
Anonyme

« La raison du plus fort est toujours la meilleure… »
Plus fort quand on est ensemble
Plus fort quand on se parle
Plus fort quand on connaît nos droits
Plus fort quand on est face aux politiques.
Anonyme

« Si l’on me donnait la parole… »
Je la donnerais à ceux qui ne s’expriment jamais. Des fois, on a tellement de choses à dire que les mots ne sortent pas !
Anonyme

« Je suis encore debout parce que… »
Je n’ai pas de chaise !!! Debout, c’est l’attitude à avoir pour lutter, avancer, dire, dénoncer… Debout : je fais face !…
Anonyme

« Je suis l’héritier(ière) de… »
Des femmes qui ont lutté pour la libération de leurs pays, contre l’apartheid et pour les droits civiques, et pour tous les résistantes, Djmaila Bouhired, Zouleka Boukaddour, Evelyne Lavalette, Angela Davis, Myriam Makeba, Maryse Condé…
Anonyme

« Si j’étais un bruit, je… »
Si j’étais un bruit je serais le clapotis des vagues de la Méditerranée qui viennent s’étirer sur le sable chaud de nos plages.
Savine Courage

« Si j’étais la justice, je… »
SI j’étais la justice je me pencherais sur le cas du  triste Gérard Chenoz adjoint à l’attractivité qui veut dégager une moitié de la population de Marseille et directeur de la Soleam dont les chantiers détruisent nos quartiers pour le seul bonheur de sinistres promoteurs.
Anonyme

« Accès à la culture, mais de quoi parle-t-on ? »
Des choix culturels dans la ville inappropriés et surprenants…
Qui choisit ?
Pour qui on choisit ?
N’ont-ils pas d’idées eux ?
Anonyme

« Chez nous, la nuit ne tombe pas… »
Parce qu’on est toujours réveillés : on surveille… ce qui va arriver…
Anonyme

« Si j’étais urbaniste, Marseille serait… »
…aussi fraîche et paisible qu’un jardin andalou…
…accessible en transports en commun…
…toujours aussi secrète et bouillonnante…
Anonyme

« Là d’où je viens… »
Du Sud du Maroc, une ville berbère… Arrivée à 6 ans en France, à Montpellier. Je sais d’où je viens.
Anonyme

« Ma douleur a la couleur de… »
Ma douleur a la couleur de cette terre retournée aussitôt recouverte de béton. On ne lui a pas laissé le temps de voir le jour, des larmes, du givre. Il a fallu ravaler tout ce qui était humide et vivant en elle. Désormais sourde, elle n’a plus de couleur et travaille en dessous avec rage.
Nul ne sait ce qui va advenir d’elle…
Anonyme

Même si
Une après-midi d’été
Rassemblés dans une faculté
Sans état d’âme, nous décidons d’abattre les murs, il en restera encore !
Sysiphe

Visibles au loin,
Ils
Valsent
Archipel
Nous tiendrons ?
Tous ?
Ensemble ?
Anonyme

Ville caricaturale pour ses inégalités, de la Belle de Mai au Roucas Blanc, de ses quartiers du Nord et du Sud, ville de violence pas celle du Mistral glacé ou du soleil brûlant, mais celle d’une politique indigne menée par ses édiles, celle qui se perd dans la misère et l’humiliation.
Marseille, tu cries trop fort !
Anonyme

« Si l’on me donnait la parole… »
Je la donnerais aux autres !
Anonyme

La création, vers quoi ? Vers qui ?
Les quartiers populaires sont les plus vivants. Tandis que l’on discute – l’attaché case bien serré contre son pantalon à pince bien repassé –  pour l’accès de la culture à la jeunesse. C’est elle, celle d’esprit mais aussi d’une jeunesse sage, enragée mais par le vécu des anciens, le poids de l’Histoire et du quotidien.
Pourquoi définir un sens quand l’imaginaire explose en prose et en coeur. Le légitime est d’initiative solidaire (et sans sectarisation de population) passionnelle mais pour le moins dégradante. Les taggs sont une manière de se faire une place dans le monde. La chaleur dépasse l’élitisme du Louvre. Le message est polyvalent, la création est un pont à souffle.
La vague

Mes mots, tes mots, que dire de leurs échos, ébats de langues désirantes. Le miroir des autres, la solitude des autres… que dire des siennes ? Réinventer le beurre et l’argent du beurre, une langue délirante. Des actes aux mots qui manquent.
Anonyme

« On ne libère jamais quelqu’un malgré lui. »
Malgré toute la volonté du monde, l’individu a la liberté d’agir et de décider seul.
Collectif Parents Petit Bard

La discrimination est un vrai problème dans les quartiers populaires. Aujourd’hui c’est très difficile de se considérer comme citoyen entier dans ce pays. Le colonialisme n’a pas disparu depuis l’époque de nos parents. A Marseille comme à Montpellier et comme dans tous les quartiers populaires, nous ne sommes pas considérés comme des habitants à part entière.
Anonyme

Les quartiers populaires sont créatifs. Cette culture est-elle légitime ?
Apparemment non !
On la retrouve où ?
Si vous savez, dites-nous où ?
J’ai cherché, je n’ai pas trouvé.
Quel sens peut-on donner à ce fait ?
Que peut-on conclure ?
Allons les chercher et offrons leur… leur place !
Anonyme

« Ma valise est mon unique bagage… »
Aujourd’hui, je n’ai plus de valise !!
Enfin plus la même !
Ma nouvelle valise contient :
– l’injustice
– l’inégalité
– les problèmes !!
J’ai bien envie de la vider, mais je n’ai pas de poubelle…
Anonyme

Mare Nostrum
Insoumise et sacrée
Garante du lien commun
Repère des isolés
A traverser sans cesse
Ne pas mourir noyé.e.s
Terre d’accueil à trouver
Sauver l’Humanité
Anonyme

« Par delà les murs… »
Par delà les murs, vous savez déjà que l’autre existe…
Par delà les murs, vous savez que la rencontre est possible et que c’est même cela que ces foutus murs indiquent de faire
Par delà les murs, c’est une école pour tous qui prend sens
Par delà les murs, il y aura toujours d’autres murs, mais surtout d’autres convergences…
Anonyme

« Je continue de résister parce que… »
Je continue de résister parce que trop d’inégalités oppriment les plus précaires d’entre nous. Je crois en l’universalisme de la condition humaine qui nous pousse à relever les défis de l’humanité toute entière. Nous ne pouvons y arriver que tous ensemble en se dressant face à l’ordre  ultralibéral qui fracasse les peuples et les écosystèmes sur les normes du marché. C’est de ces souffrances qui condamnent nos frères et nos sœurs que je tire l’énergie de résister dans les luttes qui nous concernent toutes et tous et qui nous met dans un combat perpétuel : la bataille pour les droits humains. Nous sommes ainsi toutes et tous des fils et des filles de la Révolution. De là naît la posture insurrectionnelle qui nous pousse à remonter à contre courant les fleuves agités de la condition de l’homme moderne que le libéralisme nous impose. Je continue donc de résister parce que c’est dans la résistance que nous recouvrons notre humanité parce que la lutte contre cette justice à double vitesse, est la nôtre, parce que trop de minorités sont toujours opprimées par la même caste puissante qui s’accapare les pouvoirs et se les répartit.
Résistance.

« La société de masse ne veut pas la culture mais les loisirs. » Hannah Arendt
A Marseille, tous les jours la mairie finance les grandes structures culturelles qui sont bien vendables pour du marketing territorial et laisse mourir les petites structures qui font de la créatin et le travail dans les quartiers.
Anonyme

« Pour moi, l’école c’est… »
– La liberté,
À condition qu’elle soit bien transmise
– Le savoir,
À condition qu’il soit bien exploité
– L’échange,
À condition qu’il repose sur les mêmes valeurs humaines.
– C’est aussi l’insouciance, le ludique et tout ce qui permet un monde meilleur,
À condition que ce soit une école publique, égalitaire et ouverte à toutes les mixités.
Anonyme

Marseille, Massalia l’Antique. Deuxième ville de France où les inégalités s’accumulent depuis tant et tant d’années d’histoire. Aujourd’hui, ville de toutes les luttes, nous opprimés que nous sommes, ensemble redorons le blason de Marseille. Marseille, Massalia, Number One.
Savine courage.

« Dis-moi où tu vis, je te dirais qui tu es ! »
Je vis dans un quartier populaire parce que c’est là que se vit la rencontre, l’échange et le partage. L’entre soi ne mène à rien. S’enfermer c’est s’éloigner des réalités. C’est croire qu’il n’y a qu’une vérité, la sienne.
Vivre dans un quartier populaire demande de faire un effort pour comprendre et accepter les différences.
Que je suis ?
Un humaniste.
Anonyme

« Je suis l’héritier(ière) de… »
Mes parents… C’est ce qui dérange ! Mais qu’est-ce que je peux y faire ?
Anonyme

« Marseille pour moi, c’est… »
La ville du tout et du rien.
Le tout est porté par les citoyens et citoyennes.
Le RIEN est la devise de « nos » élu.e.s.
Anonyme

Le mode d’emploi du (de la) parfait.e citoyen.ne
1- Se considérer comme citoyen !!
2- Le citoyen existe-t-l ?
3- Un citoyen c’est l’addition de plusieurs personnes…
Anonyme

« Chez nous, la nuit ne tombe pas… »
Pourquoi ?
Marseille est

                        DEBOUT

                        VIVANTE…

                        … POPULAIRE…

                        ACCUEILLANTE

Sous le cagnard avec les cafards, elle existe !
Au clair de lune, elle se divertit, prend du bon temps et se détend… mais le Marseillais reste toujours vigilant.
Bonne nuit les petits.
Savine Courage

« Je condamne… »
Je condamne la violence de cette société libérale, courant à la catastrophe.
Je condamne le désastre écologique qui mène à notre perte.
Je condamne l’apprentissage de masse à nos enfants de la compétition.
Je condamne les politiques hors-sol et leurs tambouilles sur un coin de table…
Anonyme

« Si j’étais un bruit, je serais… »
Le bruit des hirondelles quand les soir d’été elle rasent la terrasse où nous sommes réunis.
Léon

« La méditerranée pour moi, c’est… »
Là où sont les poissons normalement…
Mais on peut y trouver aussitôt
Des CADAVRES d’humains
Des déchets
Des contrôles et des arrestations d’Humains…
Anonyme