Harcèlement de rue

Proposé par : Osez le féminisme!13

Levy Daniela et Grossetete Marie-Paule

Constats : 

  1. Le harcèlement de rue regroupe différentes formes d’agressions: de la remarque sexiste qui peut comprendre des sifflements et bruits divers, des phrases lancées bien fort soit pour stigmatiser un aspect physique, un vêtement, soit pour faire un « compliment », cela peut-être aussi un regard masculin insistant, à l’agression physique (comme toucher les seins, les fesses, …)
  2. Toutes les filles et les femmes ont subi ces agressions sexistes dans l’espace public: la rue, les bars, tous ces espaces qui ne sont pas privés. Les personnes trans et homos sont aussi concerné.es par ces agressions.
  3. Ce sont des violences perpétrées par des hommes sur les femmes et cela fait système: c’est la domination masculine, le patriarcat.
  4. Dans le harcèlement de rue, la rue ne harcèle pas, ce sont les hommes qui agressent. Donc les mots ont leur importance et la langue reproduit le système de domination en  invisibilisant  les auteurs de ces violences.
  5. Le harcèlement de rue est un des éléments du continuum des violences qui maintient les femmes sous domination; il fait partie du maintien de l’ordre sexué. Les agressions dans les transports, au travail, les viols et tentatives de viol…relèvent des mêmes mécanismes.
  6. Les hommes ne se rendent pas toujours compte de l’importance du phénomène et ont tendance à le minimiser car  –ils ne le voient pas ou–ils se pensent légitimes à pratiquer ces agressions car elles correspondent à des comportements attendus pour les hommes (les hommes ont à prendre des initiatives / les femmes répondent). Ces comportements ne sont par ailleurs que très peu sanctionnés. L’impunité des agresseurs entretient et légitime les violences masculines.
  7. Les victimes ne participent pas à leur agression, quelle que soit leur tenue vestimentaire ou l’heure à laquelle elles se déplacent. Les femmes ne sont pas les coupables.
  8. Ces violences créent des murs invisibles pour les femmes et les filles qui doivent réfléchir à des stratégies d’évitement de ces agressions en modifiant leur chemin, leurs tenues vestimentaires, leurs horaires, en traversant l’espace public sans s’y arrêter.
  9. Ces violences ont de très graves conséquences sur les filles et les femmes qui se sentent en insécurité, qui se croient toujours en partie responsables de ce qui leur arrive, qui se sentent illégitimes à leurs yeux et aux yeux de la société.
  10. Les femmes qui sont en situation de handicap, les plus pauvres, les femmes subissant le racisme, les femmes vécues comme étrangères ou d’origine étrangère (migrantes ou immigrées) sont plus souvent victimes de violences que les autres: c’est le résultat d’un cumul d’oppressions.

Quelles mesures pour prévenir ces violences, accompagner les victimes, sanctionner les agresseurs?

Les sanctions existent: les législateur.trice.s  ont créé un ensemble de lois mais elles ne sont pas appliquées, on a déjà parlé de l’impunité qui participe à l’entretien du système violent.

La prévention: doit passer par

  • une délégation aux droits des femmes qui ait un budget alloué digne de ce nom
  • la délégation aux DDF doit avoir un regard sur la totalité des projets de la ville: de l’aménagement des transports, à celui des espaces sportifs en passant par l’école.
  • la ville doit préparer des campagnes de communication anti agression, pour dire quelle est la loi, pour dénoncer les comportements violents et  l’importance des dégâts causés par ces violences
  • la ville doit former les personnels municipaux aux principes d’égalité femmes-hommes, au respect mutuel, à la connaissance de la loi. La police municipale en particulier est concernée. Ces formations doivent se faire chaque année.
  • les cours de récréation des écoles doivent être réorganisées de manière à favoriser l’appropriation des espaces de façon égalitaire entre les filles et les garçons. Pour l’heure, les filles sont à la périphérie des cours de récréation et à l’âge adulte le femmes rasent les murs.
  • les bus de nuit doivent pouvoir s’arrêter à la demande des femmes, même en dehors des arrêts prévus.
  • les rues doivent être bien éclairées partout (compatible avec les économies d’énergie par utilisation de capteurs de mouvements)
  • dans les bars, dans un maximum d’espaces publics, il faut des personnes référentes, formées, et auprès desquelles les femmes peuvent aller dénoncer un agresseur qui sera ensuite repéré  et éventuellement évacué.
  • il faut former la population (campagnes) à l’entraide : parler à la victime, distraire l’agresseur..
  • multiplier les marches exploratoires de femmes pour déceler les lieux mal équipés et favorisant les agressions
  • attribuer des noms de femmes aux rues: lutter contre la violence symbolique des femmes rendues invisibles dans la mémoire collective
  • concevoir les transports en commun pour faciliter les déplacements des personnes accompagnées d’enfants ce qui augmentera la mobilité des femmes.